
Le moment des petites et moyennes capitalisations aux États-Unis : comment les dynamiques de marché s’alignent en faveur des entreprises de plus petite taille
À long terme, les entreprises de petite et moyenne capitalisation tendent à surperformer les grandes capitalisations. C’est cette perspective de rendements excédentaires qui compense le risque accru lié à la volatilité plus élevée de cette classe d’actifs.
Cependant, ces dernières années, ce sont les très grandes valeurs technologiques - notamment les FAANG et les « Magnificent 7 » — qui ont porté la forte hausse des bourses américaines, reléguant les petites et moyennes capitalisations au second plan.
Aujourd’hui, après plusieurs années de performance en demi-teinte, les étoiles semblent à nouveau s’aligner. Une convergence de facteurs favorables - valorisations attractives, politiques monétaires et gouvernementales constructives -pourrait remettre cette classe d’actifs sur le devant de la scène.
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Des valorisations dont l’attractivité ne peut plus être ignorée
Historiquement, les actions de petite et moyenne capitalisation ont bénéficié d’une prime de valorisation par rapport à leurs homologues de grande capitalisation ; cette prime se justifiant par leurs perspectives de croissance supérieures.
Cependant, cette tendance s’est inversée. Le ratio cours/bénéfice (P/E) prévisionnel à 12 mois du S&P 500 (grandes capitalisations) est actuellement de 22,3x (24,67x en en glissement annuel), contre 16,11x (17,69x en glissement annuel) pour le S&P 400 (moyennes capitalisations) et 15,15x (17,04x en glissement annuel) pour le S&P 600 (petites capitalisations)[1].
Ce niveau de décote dépasse largement une simple perturbation temporaire du marché : il sort des fourchettes historiques et n’a été aussi bas que lors de périodes précédant un retour significatif à la moyenne, comme juste avant l’éclatement de la bulle technologique.
Cette compression sans précédent des multiples de valorisation survient alors même que les entreprises de petite et moyenne capitalisation affichent une croissance des bénéfices plus que respectable. Entre 2015 et 2025, les petites entreprises ont vu leurs bénéfices augmenter de 143 %, tandis que leur cours de bourse n’a progressé que de 85 %. Une tendance similaire s’observe pour les entreprises de taille moyenne, avec des bénéfices en hausse de 134 % et des cours en hausse de 104 %. À l’inverse, les grandes capitalisations ont atteint de nouveaux sommets (+200 %) malgré une croissance des bénéfices limitée à 110 %[1].
C’est cet écart entre la performance fondamentale et la valorisation boursière qui, selon nous, crée un terrain fertile pour un retour en grâce de cette classe d’actifs.
Politique monétaire : d’un frein à une opportunité
Les petites entreprises dépendent généralement davantage du financement externe, notamment par le biais de prêts à court terme et/ou à taux variable, ce qui les rend plus sensibles aux fluctuations des taux d’intérêt.
Dans ce contexte, le changement de posture attendu de la Réserve fédérale pourrait constituer un facteur de soutien supplémentaire pour ce segment de marché.
Des coûts de financement plus faibles devraient permettre aux entreprises à petite et moyenne capitalisation d’investir dans des opportunités de croissance, d’améliorer leurs marges et de participer à des opérations de fusions et acquisitions dont l’activité devrait s’accélérer. Des taux plus bas renforcent également la confiance des dirigeants et réduisent le coût du capital, créant un environnement favorable au développement des entreprises.
Des politiques gouvernementales favorables à l’économie domestique
L’agenda « America First » de l’administration Trump génère de multiples vents favorables, bénéficiant particulièrement aux entreprises axées sur le marché intérieur. Les sociétés de petite et moyenne capitalisation réalisent environ 80 % de leur chiffre d’affaires aux États-Unis, contre 59 % pour les grandes capitalisations, ce qui devrait leur permettre de profiter pleinement des initiatives politiques.
Une concurrence internationale réduite et des gains de parts de marché grâce à des droits de douane plus élevés sur les importations -rendant ces dernières moins compétitives -, renforcés par des opportunités de relocalisation, pourraient stimuler la croissance des entreprises de plus petite taille.
La déréglementation représente l’un des catalyseurs les plus puissants pour la performance des petites capitalisations. La réglementation a longtemps servi de barrière protectrice pour les grandes entreprises, qui disposent des ressources nécessaires pour gérer efficacement les questions de conformité. La réduction du fardeau réglementaire devrait ainsi largement bénéficier aux petites entreprises, souvent contraintes par des coûts de conformité élevés, et accélérer l’approbation de nouveaux produits.
La loi « One Big Beautiful Bill Act » apporte un soutien supplémentaire via des mesures d’allègement fiscal : ces politiques améliorent collectivement la compétitivité des entreprises domestiques de plus petite taille, qui sont généralement moins bien équipées pour optimiser leur fiscalité que les grandes entreprises disposant de stratégies sophistiquées d’évitement fiscal.
De manière générale, les politiques de l’administration Trump pourraient faire baisser le taux effectif d’imposition des sociétés jusqu’à 12 %, niveau le plus faible de l’histoire des États-Unis.
Une approche du marché sous l’angle de la croissance de qualité
Le Fonds BL American Small & Mid Caps exploite le potentiel de ce marché depuis près de dix ans, grâce à une approche active, fondamentale, purement bottom-up et de long terme.
Notre univers d’investissement couvre à la fois les petites capitalisations (entre 500 millions et 7,5 milliards USD) et les moyennes capitalisations (entre 7,5 et 30 milliards USD).
Compte tenu de la surperformance historique des actions américaines de moyenne capitalisation, nous estimons judicieux de leur accorder une place centrale dans notre portefeuille, en concentrant nos investissements sur des titres de haute qualité et à forte croissance. Il est surprenant que ces entreprises soient souvent négligées, alors qu’elles se trouvent dans la phase la plus intéressante de leur cycle de développement, combinant croissance et maturité dans leur modèle économique. Les petites entreprises présentent également un certain attrait, mais sont généralement plus risquées.
Nous ciblons des sociétés dont le modèle économique est transparent, compréhensible, hautement rentable et protégé par des avantages concurrentiels durables et mesurables, que nous quantifions par des niveaux significativement élevés de retour sur capital employé, de marges opérationnelles et de flux de trésorerie disponibles. À notre avis, les avantages concurrentiels pérennes sont la base de la création de valeur à long terme.
Une fois ces entreprises identifiées, nous veillons à ne pas les surpayer en appliquant une politique d’achat et de vente très disciplinée, ce qui nous permet de maîtriser à la fois les rendements attendus et la volatilité.
Le portefeuille final est concentré autour de nos principales convictions (entre 40 et 60 positions), avec un équilibre entre les titres à forte croissance (50 % à 75 % du portefeuille) et les entreprises plus matures (20 % à 40 %). Une diversification supplémentaire est assurée par des investissements opportunistes dans des titres plus « value » (maximum 15 %).
L’objectif est de construire un portefeuille offrant un ratio risque/rendement attractif sur le long terme. Depuis son lancement, le Fonds (brut de frais) a généré un rendement annualisé de 11,9 % avec une volatilité de 16,1 %, contre un rendement annualisé de 11 % et une volatilité de 19,2 % pour le MSCI US SMID 2200 NR, et un rendement annualisé de 10,1 % avec une volatilité de 20,1 % pour le Russell 2500 TR, ce qui en fait l’un des fonds les moins volatils de sa catégorie.
Conclusion
La convergence de plusieurs facteurs positifs crée une opportunité potentiellement unique pour les actions de petite et moyenne capitalisation.
La combinaison de valorisations relatives extrêmement faibles, d’une politique favorable de la Réserve fédérale et d’évolutions politiques propices suggère que nous pourrions être à l’aube d’une période prolongée et solide de performance pour cette classe d’actifs.
Pour les investisseurs souhaitant se diversifier face aux risques de concentration des indices de grandes capitalisations tout en capturant des rendements ajustés au risque supérieurs, l’ augmentation de leur allocation aux actions américaines de petite et moyenne capitalisation représente à la fois une opportunité tactique et une nécessité stratégique.
Auteur : Henrik Blohm, Gérant principal du fonds US Small & Mid Caps chez BLI – Banque de Luxembourg Investments
Principaux risques associés : risque de perte en capital, risque lié aux marchés actions, risque de gestion discrétionnaire, risque de concentration, risque de liquidité, risque de change.
Avertissement : Communication à caractère marketing. Veuillez lire le prospectus et le document d’informations clés (KID) du produit mentionné avant de prendre toute décision d’investissement finale. Ces documents sont disponibles gratuitement sur demande par courrier (BLI - Banque de Luxembourg Investments, 16, boulevard Royal, L-2449 Luxembourg) ou par e-mail (info@bli.lu). BLI pourra vous informer des langues dans lesquelles chaque document est disponible. Un résumé des droits des investisseurs est disponible sur le site internet de BLI
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